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Autriche, septembre à octobre 1809

. Le 7 septembre 1809 : Vienne.

Baste s’adresse au Major général et lui demande un secours pour l’habillement de ses marins qui ont beaucoup soufferts durant la campagne.

« … j’observe que depuis leur arrivée à l’armée, le service pénible qu’ils ont fait, dans divers bateaux sur le Danube, pour les descendre et remonter, les ayant obligés souvent de se mettre à l’eau tout habillés pour les haler, porter de prompts secours et faciliter la navigation du fleuve ; ce service, dis-je, et divers autres accidents sont cause que beaucoup d’hommes ont perdu leurs souliers et leurs guêtres dans la boue en tirant la cordelle ; d’autres, une partie de leurs effets comme capotes, schakos et sacs qui ont été emportés par les amarres au pont d’Ebersdorf et par les aussières de halage ou perdus dans des bateaux qui ont chavirés et dans lesquels il s’est noyé plusieurs matelots. »

. Le 8 septembre 1809 : Göttweig :

Sur la route menant à Krems où il doit passer des troupes en revue, l’Empereur s’arrête à l’abbaye bénédictine de Göttweig pour y déjeuner.

. Le 10 septembre 1809 : Passau.

Trois bateaux transportant des troupes de ligne, montés par 8 marins, commandés par un sergent quittent Passau pour se rendre à Vienne.

. Le 14 septembre 1809 : Vienne : Correspondance de BASTE au Major général.

« Monseigneur,

J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Altesse que 24 de nos marins du 44e bataillon de flottille, avec un sergent, ont conduit d’Ulm à Passau, trois bateaux qui ont transporté dans cette ville, 800 selles, 40,000 paires de souliers et 56 boucauts de biscuits. Le sergent, ainsi que 8 de ses marins, partis de Passau le 10, avec un de ces trois bateaux, est arrivé à Vienne hier à 3 heures après midi, et y a débarqué 191 hommes de 75 régiments différents, dont 1 officier et 6 sous-officiers embarqués à Passau. Je préviens également Votre Altesse que, conformément aux instructions de l’Empereur, nos marins ont navigué sur le Danube, d’Ulm ici, sans le secours des bateliers du pays.

J’ai également l’honneur de prévenir Votre Altesse que, sur les 200 bateaux que S.M. l’Empereur a prescrit que la marine devait avoir pour transporter 20,000 hommes et faire trois ponts sur le Danube, 189 sont déjà rassemblés, et que 50 charpentiers travaillent à leur installation, dirigés par un ingénieur de la marine à qui j’ai donné des instructions pour cet objet. Si à diverses reprises je n’avais pas expédié 19 bateaux à Raab pour différents transports, le nombre de 200 prescrit par l’Empereur serait complet depuis plusieurs jours.

Je me suis entendu avec M. le général directeur des ponts, conformément à l’article 7 de l’ordre du 5 du courant, et il a été convenu de tout ce qui est relatif aux trois ponts à jeter sur le Danube.

Baste. »

. Le 25 septembre 1809 :

Depuis le 10 août dernier, 216 bateaux ont été rassemblés par les marins pour le transport de 25 552 hommes. BASTE forme cette flottille de transport en 12 divisions, commandée chacune par un officier de marine. Chaque division compte 18 bateaux en 2 sections de 9. Les sections sont réparties en 3 escouades de 3 bateaux. Chaque équipage se compose de 3 à 7 marins, selon le cas, commandé par un sergent ou un caporal. Il se trouve également parmi les matelots français, quelques mariniers du Danube. Chaque bateau transporte de 40 à 160 hommes, sous la conduite de 939 marins.

. Le 30 septembre 1809 : Vienne.

Le Colonel BASTE se trouve à Vienne avec ses ouvriers et marins, qui continuent à consolider les ponts pour les premiers, et à approvisionner l’armée en vivres et en munitions, pour les seconds. L’Empereur donne l’ordre suivant au Major général :

« Les 1er,2ème,3ème et 4ème bataillon de marche du duc de Rivoli, faisant près de 2,000 hommes et venant de Paris, seront le 3 ou 4 août à Linz ; donnez ordre qu’ils soient embarqués sur des bateaux jusqu’à krems … Le ministre de la guerre me mande que 1,000 hommes de la 13e brigade provisoire sont partis de Strasbourg le 9 juillet pour venir à Vienne : Avez-vous des nouvelles de ce détachement ? Il faudrait le faire embarquer à Passau.

ALEXANDRE. »

. Le 2 octobre 1809 : Vienne. Correspondance de BASTE au Major général.

« Monseigneur,

J’ai l’honneur d’expédier ci-joint à Votre altesse le tableau d’organisation des 216 bateaux de transport, qui, comme j’ai eu l’honneur de vous l’annoncer par ma lettre du 15, sont prêts depuis le 25 du mois dernier. Tous ces transports sont réunis sur la rive gauche du canal de Léopolstadt, au-dessous de la flottille et du pont brûlé, du côté du Prater, vis-àvis le pais Rosamowski.

Malgré la répartition des marins sur ces transports, la flottille reste toujours armée.

Baste. »

. Le 14 octobre 1809 : Traité de Vienne.

La campagne d’Autriche s’achève, les deux unités de marine, le bataillon d’Ouvriers et celui de flottille du Colonel BASTE, reçoit l’ordre de rejoindre, en Espagne, le corps de MASSENA, qui s’apprête à envahir, pour la 3ème fois, le Portugal. Le bataillon compte désormais 924 ouvriers et marins et sont à la suite de l’artillerie du Général EBLE et du Génie commandé par le Général LASOUSKI.

. Le 16 octobre 1809 : Vienne.

L’Equipage des Marins de la Garde quitte Vienne pour se rendre à Strasbourg.

. Le 19 octobre 1809 : Vienne. Correspondance de BASTE au Major général.

« Mon Prince,

J’ai déjà fait quelques dispositions et préparés neuf gros bateaux de transport, ainsi que la flottille, pour remonter le Danube, jusqu’à Passau, avec le secours de quelques chevaux de réquisition qu’on peut trouver sur l’une ou l’autre rive de ce fleuve. Dans le cas que Votre Altesse n’approuverait pas le départ, par eau, du 44e bataillon de flottille et du bataillon des ouvriers militaires de la marine, je la prie de vouloir bien me donner des ordres pour vendre ou brûler la flottille de guerre, ainsi que celle des transports et les bateaux qu’on a construit à Ulm et à Passau, le tout au profit des deux bataillons, si on vend. J’observe à Votre Altesse que ces bateaux coûtent assez cher, quand on les achète ou qu’on les fait construire ; mais qu’ils sont de peu de valeur, quand on veut les vendre et surtout dans les circonstances où nous nous trouvons et au moment de l’évacuation de Vienne. Je préviens Votre Altesse qu’en m’entendant avec M. l’Intendant général de l’Armée, j’ai donné récépissés estimatifs pour presque tous les bateaux qui sont à ma disposition, et qu’avec ces pièces, les propriétaires s’en feront payer le montant par leur Gouvernement.

J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Altesse que sur les neuf transports et la flottille, je pourrai embarquer, indépendamment des deux bataillons, les 12 caissons d’outils des ouvriers, les trois fourgons des deux bataillons, les chevaux, les cantines et tous les bagages, même les malades des deux corps. J’observe aussi à Votre Altesse que presque tous les bateaux qui resteront en sus des 9 précités, ne sont pas propres à remonter le Danube, malgré qu’il convenaient bien pour descendre ce fleuve de Vienne à Raab ou à Comorn, si cela fût devenu nécessaire.

Baste. »

Suite à ce courrier, BASTE est chargé de transporter sur sa flottille tout ce qui a été enlevé de Vienne, dont de nombreuses caisses d’archives autrichiennes et 1 200 000 rations de biscuit pour les amener à Passau.

. Le 20 octobre 1809 : Munich :

L’Empereur établit son quartier général au château de Nymphenburg. Il y restera jusqu’au 22.

Sources :

. Œuvres de Napoléon Bonaparte. Paris. CLF PANCKOUCKE EDITEUR, rue des Poitevins, n° 14 1821. Tome ?

. MARBOT Tome II.

. Alain PIGEARD : Les Pontonniers de la Grande Armée. Tradition Magazine N°

. Bulletins de la Grande Armée.

. Les carnets de la Sabretache 1895.

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