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Vergeroux : du marin dans l'air

Tire au canon par Monsieur le Maire du Vergeroux

A l’attention de l’Ingénieur Constructeur

Commandement le détachement du 8ème B.O.M.M/44ème Équipage de Flottille.

En ce jour du 16 juillet de l’an 18

Rapport du Sergent « Tire-Bourre »

Chef de la 1ère Batterie, 1ère Compagnie du 3ème Régiment d’Artillerie de Marine

Mission du 14 et 15 juillet de l’an 18, Sise la cité, presque côtière de Vergeroux en Charente Inférieure.

Vendredi 13 juillet :


« Diantre v’la que je perds la notion des distances, pourtant j’ai déjà arpenté ces chemins maintes fois, mais là, il me semble que j’mets plus de temps que d’habitude, c’est comme si j’allais 10km/h moins vite qu’avant, véroles de chevaux, on a du m’ refiler les bestioles réformées de l’abattoir.»



18h30. « Arrivée de not’ Train d’artillerie J’me présente alors à la sentinelle de not’ camp qui m’indique l’endroit de mon cantonnement près de l’étang, ainsi qu’la localisation du commandement, où j’me présente. L’ingénieur est à son bureau. Il grommelle, comme toujours, des choses à propos d’la Cambuses, des bons chevaux disparus et des panneaux étranges qui poussent sur les bords des chemins, comme les amendes sur les arbres ! » Sergent Tire Bourre à vos ordres Mon Commandant ! Il m’observe, me r’connait, esquisse un drôle de rictus sur ses lèvres et m’donne les consignes, puis s’replonge dans ses digressions. »


J’installe mes avant-trains, fais mettre les pièces en batterie à l’emplacement prévu (Face à la Charente pour une prise en enfilade), monte ma tente et détermine le périmètre de sécurité.


Nota : « L’endroit est parfait, sous couvert d’un promontoire j’peux faire pleuvoir les enfers sur l’entrée du port et aussi sur les truites en contrebas ! » Les chevaux sont menés à l’écurie sous bonne garde. Bizarrement, Jean-Paul dit La Cambuse nous tend des bons de réquisitions pour des repas dans l’ bourg, murmurant un « Bo diou, d’vérole de garde, tant pis d’main c’est … du cochon ! ».





Samedi 14juillet :


5h00. Réveil au chant du, heu … non ! Plutôt des coqs, il y en a donc plusieurs dans c’te bourg (Les vrais, pas les cuistots). Des « cocorico » répétitifs et bien énervants. Question : « Que fait le Cambusier quand on a besoin d’lui ? Du porc, j’veux bien, mais du poulet, j’dis pas non, surtout ces emplumés là ! »



8h00. Rappel des consignes et définition des missions de la matinée.



8h15. Confection de grenades à main.

Vérification des munitions auprès du Service des Poudres & Salpêtres.

Attribution : 8 gargousses, 106 cartouches, 77 étuis vides, et pierres à fusils.



10h30. Rassemblement pour le rendu des honneurs commémorant la Fête Nationale de 89 et aux soldats tombés pour la patrie depuis c’temps là. Choses rappelées par le bourgmestre, premier magistrat d’la commune. Il s’en suit deux salves d’honneur du détachement des troupes de marine présent et deux fenêtres dont il faut changer les carreaux. Le Commandant lui remet solennellement un diplôme d’Honneur par lequel il rejoint la cohorte des amiraux, généraux et officiers de toutes armes du Comité d’honneur du Garde Chauvin.



13h00. « Bon diou qu’il fait chaud, que j’me dis ! Nous v’là revenus en Egypte, sous un soleil de plomb ». La troupe est conviée à manger l’cochon, ou plutôt trois, tous rôtis, brochés de la barbe au cul. N’écoutant qu’mon courage légendaire, et mon abnégation sans borne, je m’porte volontaire pour garder l’bivouac et surtout nos chevaux qu’ont point bougés d’puis hier. Curieux ça ! C’est à cause du cochon, sans doute !



15h30. Reprise des activités sur le camp. L’appointé(e) caporal(e) Requiem fait manœuvrer les marins. Puis j’rassemble la troupe pour l’exercice du lancé du grappin. Faut ben ça pour chopper à l’abordage les frégates anglaises. Petit aparté : Il semble qu’la cantinière Pique-Rose a des vues sur l’commandant. Des mauvaises langues font courir la rumeur comme quoi elle chercherait à mettre le GRAPPIN dessus, mais ça n’nous r’garde pas ! Propager d’faux bruits en temps d’guerre, c’est 12 trous dans l’paletot et au prix des boutons, merci ! Cependant, elle a lancé l’foutu grappin vers ... le ciel qui a failli r’tomber sur la tête du « Vieux », qui, souple comme une gazelle d’Afrique s’est jeté à terre en gueulant « Attention, les mouettes ! ». Après ces péripéties, changement d’décors, nous nous éclatons au lancé d’grenades à mains. Car une fois grappiné l’Anglois, faut lui péter la G… à la grenade et l’transformer en passoire comme le Nelson à Trafalgar. L’exercice du lancé d’grenades c’n’est pas simple, car à Pontivy en 17, l’futur quartier maître Lapérouse l’a détruit, par accident, une pièce et ses servants. Pauv’gars, y sont tous morts en rigolant !

Et enfin l’apothéose, le mieux qu’la marine puisse proposer aux apprentis matelots présents. Nous voyons sur les flots d’la Charente, en face de nous aut’, une petite canonnière anglaise tentant d’couper la route d’une frégate française rentrant au port. Mais la donzelle elle n’change pas d’cap, frôle le frêle esquif et le fait gigoter comme une coquille de noix dans son sillage. Faut abréger les souffrances de ces Anglois, alors j’fais tirer trois coups d’canon qui démâtent la canonnière, réduit son équipage et fait décamper ces freluquets à toutes jambes, si j’puis dire !



19h00. Arrivée du bourgmestre qui vient nous féliciter d’avoir défendu si promptement le fort de Vergeroux et les voies d’approvisionnement du littoral Charentais. Nous Nous empressons, de part le fait, de lui démontrer le grand savoir faire des canonniers d’Marine. Lui tendant l’boutefeu, nous l’invitons à tirer son premier coup … de canon. Sitôt fait, il est baptisé traditionnellement au noir de fumée.



19h30. La cloche de la cambuse résonne : Déplacement en colonne, gamelles en main, sous la surveillance des sous officiers et officiers qui seront servis les derniers. Comme d’habitude !


Dimanche 15 juillet :


5h00. Déjà !!! « Sauvages, malappris, crème d'emplâtre à la graisse de hérisson, faux jetons à la sauce tartare, jets d'eau ambulants, etc. Bref ! P… d’ coqs ! »



9h15. Rassemblement pour la manœuvre de « décrassage matinal » des hommes et des fusils



10h30. Démontages progressif du camp.



13h00. Attèlement du train d’artillerie avec … mes chevaux c’te fois ! « Merci, Mon Dieu, Jésus, Marie et Joseph ! ».



Consommations : Suivant le rapport du Service des Poudres & Salpêtres.

Canon : 4 tirs.

Grenades : 17 explosions. « Aucune perte à déplorer, le QM Lapérouse n’étant point là ! »

Fusils : 24 cartouches brûlées.

Pierre ou Silex : 1.


Veuillez trouver ici, Mon Commandant, la fin du rapport

 

Et un grand merci au bourgmestre de VERGEROUX, aux cantinières et cantiniers (Malgré les coqs). Et aussi à ces trois braves cochons qui se sont sacrifiés pour sauver … nos chevaux.

 

Sergent Fred, dit « Tire Bourre »


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