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Autriche, mai 1809

. Le 1er mai 1809 : Braunau am Inn :

L’Empereur arrive dans cette ville et s’installe au premier étage d’une maison appartenant à M. Joseph SCHÜDE, où il avait déjà logé en 1805.

. Correspondance de l’Empereur au Major Général :

« A la position de Passau est aussi attaché la navigation du Danube. Le bataillon de marins qui est à la hauteur d’Augsburg se dirigera sur Passau ; vous ordonnerez au général du génie, sous les ordres de qui il sera, de faire faire, en s’entendant avec les ingénieurs de la marine et le capitaine BASTE, six barques bastinguées et armées pour être maîtres d Danube. On achètera pour mon compte des barques pour le double objet de transporter des troupes et de construire des ponts sur le Danube et sur l’Inn. On aura soin d’enrôler des pilotes, que l’on conservera en les payant bien. »

. Le 2 mai 1809 : Lambach :

L’Empereur arrive et séjourne à l’abbaye.

. Le 2 mai 1809 : Combat de Neumarkt :

Il s’engage un combat près de la petite ville de Neumarkt. L’avant garde de cavalerie Hessoise s’est égarée et a été attaquée par des uhlans autrichiens et chasseurs tyroliens. Quelques pertes sont à déplorer dont :

. Les 2 & 3 mai 1809 : Bataille d’Ebersberg ou Ebelsberg :

Le village d’Ebersberg est situé dans le faubourg sud de Linz, dont le pont, qui enjambe la rivière Traun, est sans parapet et mesure 284 mètres de long pour 13 de large. Un château fortifié domine la bourgade. Les entrées sont fermées par des portes fortifiées défendues par plus de 35 à 40 000 hommes de troupes du général HILLER (6ème Corps), dont les Volontaires Viennois, de la Landwehr et des garnisons de dépôts et 400 cavalier.

  • 11H30 : Arrivée de MASSENA et début des combats. Après de durs engagements et la prise du château par le 26ème léger (vers 14H00), la ville est en feu. Les autrichiens se replient vers Asten et Enns. Prés de 10 000 autrichiens sont mis en fuite par 7 000 hommes, dont la cavalerie légère de MARULAZ, sous les ordres du maréchal MASSENA (4ème Corps).

  • 15H00 : l’Empereur vient d’apprendre que l’on se bat à Abelsberg et décide de s’y rendre. Les combats ont été terribles, les autrichiens ont 1 887 tués ou blessés, 515 disparus et laissent aux français 2 718 prisonniers, 2 drapeaux et 4 canons.

Après les combats, l’Empereur passe les troupes en revue dont le bataillon des Tirailleurs Corses qui a beaucoup souffert, et leur dit quelques mots, il passe devant les restes du 26ème léger ; met pied à terre et appelle à lui le colonel et les chefs de bataillon. Il demande alors le nom du sapeur qui a donné le premier coup de hache dans la porte du château. Il s’agit du caporal sapeur Hattin qu’il décore devant le front des troupes, puis se retire dans la maison Baumgartner qui sert de quartier général. Il y reçoit une députation de notables de la ville.

. Trophées : 2 drapeaux autrichiens pris.

Les pertes françaises s’élèvent à 2 420 tués ou blessés et 687 hommes sont faits prisonniers dont :

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. Le 4 mai 18096 : Enns :

L’Empereur s’arrête dans cette ville pour dîner dans une grande maison. Il se rend dans le beffroi, haut d’une cinquantaine de mètres, pour y observer les troupes qui se dirigent vers Amstetten. Il établit son QG au château Ennsegg, appartenant au prince d’Auersperg. Il y restera jusqu’au 7 mai.

. Le 4 mai 1809 : Affaire de Sagram (Tyrol)

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​​. Le 5 mai 1809 : Affaire à Abtenau (Tyrol) :​​

. Le 6 mai 1809 : Combat d’Amstetten :

Le Lieutenant LAURISTON, commandant un détachement du 20ème Chasseurs à cheval, fait prisonnier une officier de uhlans. Puis se portant vers le village d’Amstetten, il se heurte à des cavaliers autrichiens qu’il défait et fait 500 prisonniers.

. Le 7 mai 1809 : Melk :

L’Empereur quitte Enns et se rend à Melk sur la rive droite du Danube. Il s’installe, tout comme en 1805, à l’abbaye, dans les grands appartements de cérémonie. De la terrasse, il peut observer le Danube. Il rédige ses ordres d’un petit jardinet. Il y recevra l’Aide de camp Marbot qui ira capturer des sentinelles autrichiennes sur l’autre rives.

. Le 8 mai 1809 : Sankt Pölten :

Cette ville se situe entre linz et Vienne. L’Empereur installe son QG dans l’abbaye jusqu’au lendemain.

. Le 10 mai 1809 : Siège de Vienne :

L’Empereur paraît devant Vienne qui est défendue par l’archiduc MAXIMILIEN. Les faubourgs sont vite enlevés par les français. Il va séjourner au château de Schönbrunn.

. Le 11 mai 1809 : Col de Pass Strub (Tyrol) :

Le général de WREDE (Bavarois) attaque le col défendu par des autrichiens et tyroliens, qu’il défait après un vigoureux combat. Il poursuit sa route vers Sankt Johann.

. Le 11 mai 1809 : Affaire du défilé de Lofer, Tyrol (3 km au sud de Salzbourg) :

Une partie de la 2ème brigade bavaroise du général de WREDE (5 000 hommes et 6 canons) est prise à partie par des Tyroliens d’environ 600 hommes. Le combat fait 70 tués et blessés chez les tyroliens et 22 tués et 44 blessés chez les bavarois dont :​​

. Le 11 mai 1809 : Bombardement de Vienne :

Après plusieurs sommations sans effet, l’Empereur décide d’intimider l’archiduc MAXIMILIEN, qui commande les forces autrichiennes dans Vienne, et fait bombarder, durant 2 jours, plusieurs quartiers de la ville, qui recevront plus de 1 800 projectiles.

. Le 12 mai 1809 : Evacuation de Vienne par les autrichiens :

Un pont est jeté en aval de la ville, MASSENA franchit le Danube et fait occuper le Prater ainsi que le faubourg de Léopolstadt. L’archiduc MAXIMILIEN évacue la ville et fait incendier les ponts du Tabor et de Spitz. Il laisse 2 000 hommes qui seront fait prisonniers et plus de 1 600 canons ainsi qu’un matériel considérable. Les français investissent la ville.

. Le 12 mai 1809 :

Les ouvriers de la marine et marins du 44ème sont désormais sous les ordres du général comte BERTRAND, commandant en chef le Génie de la Grande Armée. Une flottille est constituée par le Colonel BASTE avec des embarcations prises le long du fleuve et transformées en bateaux canonniers par les ouvriers du génie maritime.​​

· Une autre source indique des pièces de 8 pouces.

« Indépendamment de ces 10 bateaux canonniers, il y a 10 bateaux moyens armés en péniches en station dans différentes îles et le long de divers points de la rive droite pour arrêter tout ce que l’ennemi pourrait lancer contre les ponts d’Ebersdorf pour les rompre ou pour les incendier.

Rapport du Capitaine de vaisseau Colonel Baste. »

. Le 12 mai 1809 : Combat dans le Tyrol​​​​

. Le 13 mai 1809 : Prise de Vienne.

Sans doute intimidé par les bombardements de la ville, l’archiduc MAXIMILIEN se décide à quitter Vienne par le nord et se replie sur la rive gauche du Danube. Au passage, il fait détruire les ponts. Ce même jour, les troupes d’OUDINOT occupent la ville et l’Empereur y lance une proclamation : « Soldat, soyons bons pour les pauvres paysans et pour ce bon peuple qui a tant de droit à notre estime … ». ​​​​​. Le 13 mai 1809 : Combat de Schwarzenlackenau (Ile du Lac noir) sur le Danube :

Après la prise de Vienne, l’Empereur étudie les différentes possibilités de traverser le Danube afin d’obliger l’armée autrichienne à se battre. Le maréchal LANNES tente d’occuper le Schwarzenlackenau, îlot au milieu du fleuve où la traversée semble possible, afin de reconnaître la route de Léopoldau. 500 hommes des compagnies de voltigeurs du 72ème et 105ème régiment de ligne (Division Saint Hilaire), sous les ordres du Chef de bataillon POUX, gagnent l’île sur des bateaux conduits par des marins et repoussent les avant-postes autrichiens. Le général HILLER, fait venir, en renfort, le 49ème régiment de ligne (Régt Kerspern) sous les ordres du colonel CSOLLICH, soutenu par un parti d’Uhlans. Les combats sont acharnés. Le commandant autrichien O’BRIEN, réussit, avec 50 hommes à prendre à revers l’arrière-garde des voltigeurs qui est contrainte de se replier avec beaucoup de pertes. Les autrichiens ont 78 tués et 386 blessés. Le commandant POUX et 420 soldats sont pris, 50 autres voltigeurs sont tués ou gravement blessés dont :​​​​

Les autrichiens en profitent pour renforcer l’îlot, ce qui contraint l’Empereur à renoncer de construire un pont à Nussdorf. Il donne immédiatement des ordres pour que cette traversée s’effectue près de Kaisersbergdorf dans la Lobau.

Pendant ce temps dans le Tyrol :

. Le 15 mai 1809 : Affaire de Schwatz (Tyrol) :​​​

​​. Le 15 mai : Passau : Déplacement des unités de marine :

Le 44ème de Flottille et le bataillon d’Ouvriers quitte Passau pour se diriger sur Vienne. Il laisse 2 compagnies d’Ouvriers à Passau avec le général CHAMBARLHIAC. Il traverse les villes de Bayerbach, Efferding, Litz et arrivent à Vienne le 20 mai.

. le 15 mai 1809 : Combat de Dunaberg :​

. Le 16 mai 1809 : Schoenbrunn :

L’Empereur est au château de Schoenbrunn, il passe en revue le 4ème bataillon du 17ème léger (Grenadiers d’Oudinot), dont le chef de bataillon Boulon est nommé officier de la Légion d’Honneur.

. Informations concernant le fleuve Danube :

Le passage du Danube présente beaucoup de difficultés, ses eaux s’écoulent rapidement au milieu d’un très grand nombre d’îles, dont certaines sont assez vastes. A hauteur d’Ebersdorf il y a trois îles ; la première Le Schnider-Grund est comprise entre deux bras principaux du fleuve. La deuxième est le Lob-Grund et la troisième, la plus vaste est l’île de Lobau.

Il existe cependant quelques points d’appui pour l’établissement de ponts que l’Empereur va exploiter. L’île de Lobau est située à 4 kilomètres en aval de Vienne dans une lagune entourée par deux bras. Celui des deux et les marais qui bordent la rive sud de l’île, mesure près de 900 mètres, et l’autre, au nord, un peu moins de 100 mètres. L’île, très boisée, mesure 4 kilomètres de longueur pour une largeur d’environ 6 kilomètres. Sur la rive gauche, plusieurs villages se dressent dans l’immense plaine du Marchfeld qui monte en pente douce vers Wagram. Une route suit le court du fleuve et rejoint deux villages Aspern et 2 kilomètres plus au nord Essling.

. Du 16 au 18 mai 1809 : Passage du Danube.

L’Empereur, en compagnie de LANNES, parcourt à cheval les rivages du fleuve, tant au dessus qu’en dessous de Vienne. Il trouve deux emplacements favorables à la traversée du fleuve. Il fait établir son quartier général à Ebersdorf, dans une grande maison près du fleuve. De cet endroit, il supervisera les travaux des deux premiers ponts dont il ordonne la construction.

. Le 17 mai 1809 : Construction des premiers ponts par les Pontonniers et Ouvriers de la marine :

1°/- Le premier pont est situé devant l’île de Schwartze-Laker (Ile du lac noir), en face de Nussdorf, un peu en avant de Vienne. Il est confié au maréchal LANNES. Ce pont de bateaux fera 400 mètres de longueur. Jeté sur le bras sud du fleuve on le baptisera « Grand pont ». Cependant, il s’agit là d’une construction hâtive, faite de bateaux coulés et renfloués, amarrés avec des cordages de toutes sortes, récupérés le long du fleuve et chez les paysans locaux, le leste se compose de pierre et de caisses de boulets, dont certaines sont immergées par le manque d’ancres. Il semble d’une solidité toute relative, mais les travaux sont effectués dans l’urgence. 2°/- Le second, construit en face du village de Kaiser-Eberdorf, par la grande île de Lobau, mesure 340 mètres. Il sera réalisé par les ouvriers et pontonniers de MASSENA. Les travaux commencent le soir même, Des ouvriers sont chargés de réunir des matériaux sur le tout le cours du Danube, jusqu’à l’arsenal de Vienne.

. Le 19 mai 1809 : Combat sur l’île de Lobau :

L’état-major se trouve à Ebersdorf, en face de la grande île de Lobau. LANNES fait embarquer une brigade de la division MOLITOR sur 80 grandes barques et 10 forts radeaux, conduits par des marins du 44ème de Flottille. Les voltigeurs du 2ème de ligne, qui occupent 5 grandes barques, sont les premiers à débarquer sur l’île de Lobau, et en chassent un détachement du 39ème régiment d’infanterie (Duka), lui faisant 16 prisonniers. La construction des ponts, commencée les nuits précédentes, s’effectue avec célérité. Le temps est magnifique. Les pontonniers, passés dans l’île avec les troupes de MOLITOR, œuvrent à la construction d’un pont de pontons pour relier la rive gauche. Les travaux dureront 36 heures. « Il n’y a peut-être pas d’exemple d’aussi grands travaux exécutés en si peu de temps », dira l’aide de camp MARBOT.

. Le 20 mai 1809 : Vienne :

Arrivé du 44ème de Flottille et du bataillon d’Ouvriers, parti le 15 courant de Passau.

Le 20 mai 1809 : Ile de Lobau.

  • 12h00 : Les travaux des premiers ponts sont achevés. Le reste de la division MOLITOR s’apprête à s’engager sur les ponts, les brigades de cavalerie PIRE et BRUYERE sous les ordres de LASALLE à la suite de l’infanterie.

  • 16h00 : L’Empereur ordonne de jeter un autre pont de bateaux sur le quatrième et dernier bras du Danube. Les bateaux sont renforcés de cuivre, et l’ensemble mesure une centaine de mètres de longueur (Environ 387 toises, non compris l’île sablonneuse sur lequel il est appuyé).

  • 17H00 : Les divisions de MASSENA (25 000 hommes) vont pouvoir déboucher de l’île de Lobau pour occuper les villages d’Essling et d’Aspern. Mais le fort mauvais temps survenu durant cette journée, fait grossir le Danube à vue d’œil. De gros arbres entraînés par les flots, viennent heurter brutalement les ponts de bateaux, dont le plus grand finit par se briser une première fois. Il le sera trois fois de suite. Cependant le 4ème corps a traversé, dont toute la cavalerie des généraux LASALLE et ESPAGNE.

  • 18H00 : Le dernier pont est réparé. Les brigades de MOLITOR se hâtent vers les deux villages d’Aspern à gauche et d’Essling à droite, tenues précédemment par les fantassins hongrois du régiment Duka.

. Les 21 mai 1809 : Dimanche de la Pantecôte.

  • 3h00 : Les pontonniers, ouvriers et marins achèvent la réparation des ponts dans le courant de la nuit. 30 000 hommes traversent encore et occupent le terrain sur 2 kilomètres de front.

  • 8h00 : Un aide de camp de l’Empereur vient lui annoncer que le grand pont est sérieusement endommagé et va probablement se rompre. En conséquence, l’Empereur ordonne au Maréchal LANNES, de suspendre son mouvement d’attaque, et à BERTRAND de récupérer tous les matériaux nécessaires à la réparation des ponts. Des ouvriers viennois sont réquisitionnés avec leur matériel. On récupère une énorme chaîne qui barrait autrefois le Danube lors du siège de la ville par les Turcs. Elle doit servir à bloquer les objets flottants en amont du grand pont.

. Témoignage : A cet objet, un détachement de marins est chargé de se rendre à Claustern-Neuburg, village situé à 2 kilomètres de Vienne, où se trouve un dépôt de bois de construction tenu par les français, quand un officier marinier, nommé Pierre MOISANT, aperçu sur l’autre rive, plusieurs de ces moulins flottants, gardés par une vingtaine d’hommes et de quelques canons. Après s’être concerté avec ses camarades, décide d’en prendre un. A l’abri d’une petite île, le détachement s’empare d’une grande barque, et vers 22 heures, une douzaine d’hommes s’embarquent. Ils remontent le fleuve assez haut, afin qu’en se laissant porter par le courant, il atteignent, sans faire aucun bruit, l’autre rive. MOISANT saute, le premier sur le moulin et désarme promptement la sentinelle, et le reste de la troupe, agissant avec célérité, surprend le poste de garde qui comptait 17 hommes. Les amarres sont rompues et le moulin dérive avec le fort courant. Alertés par le bruit de l’expédition, les autres postes font un feu nourrit sur les français. Le petit détachement réussit à atteindre l’autre bout de l’île et déchargea la grande quantité de grains et de farine que contenait le moulin. MOISANT passera dans la Garde.

  • 10h00 : Les ponts sont de nouveau rompus, les ouvriers interviennent immédiatement.

  • 12h00 : l’archiduc CHARLES a établi son Q.G. sur les hauteurs du Bisamberg, et en profite pour fondre sur les français avec ses 80 000 hommes formés en 4 colonnes. 200 canons soutiennent son action. Ses troupes forment un arc de cercle entourant la tête de pont française. Des fantassins de la landwehr sous les ordres du lieutenant ETZELT attaque un détachement français à Gemeinde-Au.

  • 15h00 : Achèvement des réparations et début de l’attaque autrichienne sur tous les fronts. L’Empereur hésite à poursuivre son plan, mais après réflexion persiste en faisant activer le passage des troupes. Au fur et à mesure de l’arrivée des corps sur l’autre rive, ils se mettent en position selon le dispositif convenu. MASSENA, sur l’aile gauche sur Aspern avec la division MOLITOR. LANNES sur Essling avec la division BOUDET à l’aile droite, LEGRAND reste en réserve devant le pont. 21 000 soldats français résistent avec énergie aux attaques autrichiennes, ils se battent avec acharnement dans chaque village, les maisons sont prises et reprises.

  • 17H00 : La position d’Aspern devient intenable. LANNES a fait fortifier le grenier public, le transformant en bastion. Les troupes de MASSENA combattent sans cesse mais doivent abandonner maison après maison devant la masse des assaillants. LEGRAND a remplacé MOLITOR dont les hommes sont épuisés.

  • 18H00 : La quatrième division du corps de MASSENA, commandée par CARRA SAINT CYR, débouche des ponts suivi par la division de cuirassiers de NANSOUTY.

En début de soirée la nuit commence à tomber, l’archiduc, connaissant parfaitement la position difficile des Français, appelle en renfort BELLEGARDE qui fait occuper l’église et le presbytère d’Aspern. Près d’Essling, l’archiduc dirige personnellement la manœuvre, il prend dans ses mains le drapeau du régiment Zach pour encourager ses troupes et ordonne de prendre le village avant d’être soudainement pris d’un malaise dû à sa maladie convulsive. Il passe de commandement à ROSENBERG. L’arrivée de nouveaux renforts avec le corps de LIECHTENSTEIN ne suffit pas pour défaire les français. L’Empereur suit, avec inquiétude, toutes les actions depuis la tuilerie d’Essling, et renforce les points qui semblent menacés. Finalement les attaques autrichiennes échouent sur tous les points à la tombée de la nuit.

  • 19H00 : Aspern.

La position d’Aspern est tenue par les autrichiens. L’archiduc Charles décide d’attaquer au centre avec sa 3° colonne et la réserve de cavalerie. BESSIERE charge avec quelques escadrons soutenus par Espagne qui renverse la cavalerie ennemie, prend quelques pièces d’artillerie au passage, mais ne peut entamer l’infanterie. C’est dans cette charge qu’il est tué d’un boulet avec trois de ses colonels. LASALLE lance ses chasseurs et hussards sur la 3ème colonne et pénètre profondément au milieu des fantassins. Une grande partie du 24ème Chasseurs se trouve encerclé et capturé.

  • 23h00 : L’Empereur, de retour à son P.C. fait son plan de bataille pour le lendemain.​

. Témoignage : Un officier Autrichien l’hauptmann (Capitaine) MAGDEBURG, placé en observation avec quelques compagnies de chasseurs, dans une île située au-dessus d’Aspern, constate, à bord d’un petit bateau, les dégâts que font les arbres charriés par le fleuve. Il ordonne d’y faire jeter un grand nombre de poutres, des barques chargées de pierres et de matières inflammables. Les pontons et ponts de bateaux détériorés sont aussitôt réparés. Mais cet officier, sans doute insatisfait de ses initiatives, met le feu à un moulin flottant qu’il fait conduire au milieu des flots. Cet énorme brasier flottant brise et entraîne une partie importante du grand pont. Cet officier sera décoré, plus tard, de la croix de Marie Thérèse.

. Le 22 mai 1809 : Bataille d’Essling.

  • 2h00 : Les autrichiens tienne une grande partie d’Aspern où la fusillade est continuelle, on se bat avec acharnement dans toutes les maisons, les morts et blessés encombrent les rues.

  • 3H30 : L’Empereur met ses troupes en action pour reprendre définitivement Aspern et stabiliser la ligne de bataille.

  • 4h00 : L’engagement devient général, le 46ème de ligne et les Hessois repoussent toutes les attaques et restent maîtres du cimetière et de l’église. 132 canons autrichiens sont mis en position devant le village d’Aspern qui flambe de partout. L’Empereur dispose maintenant de 60 000 hommes et 150 canons sur l’autre rive et attend l’arrivée prochaine du corps de DAVOUT.

  • 7h00 : Il décide d’enfoncer le centre autrichien avec trois divisions sous les ordres de LANNES, durant l’action, le général LEGRAND a son bicorne traversé par un boulet.

  • 9h00 : Les ponts cèdent après le passage de la division DEMONT.

  • 11h00 : Les autrichiens s’apercevant du repli des français, suite à la coupure du pont d’Ebersdorf, l’archiduc pousse ses régiments vers la Lobau.

  • 12h00 : La canonnade redouble sur Aspern, mais les français tiennent toujours.

  • 14h00 : Soutenu par 12 bataillons de grenadiers Hongrois, le corps de HOHENZOLLERN pénètre dans Essling défendue avec acharnement depuis le matin par les débris de la division BOUDET, qui ont transformé le village en redoute. Le colonel LAMARQUE, commandant le 3ème Léger, charge à la tête de son régiment afin de dégager les fantassins de la division Boudet retranchés dans le grenier d’abondance. LASALLE et les cuirassiers de la division ESPAGNE sont engagés contre la 5ème colonne de ROSENBERG qui tente de s’infiltrer entre Essling et le Danube.

  • 16h00 : Les deux ponts détruits le matin, sont remis en service. A peine réparé, le pont du premier bras est enlevé et suspend le passage des troupes. La rupture des deux ponts, survenue en pleine bataille fait courir de grands risques à l’armée, les privant de vivres et de munitions. Une partie de la Garde à pied, les Cuirassiers de SAINT-SULPICE et de DEMONT sont arrêtés par la rupture du troisième pont. Les autrichiens sont également épuisés leurs munitions commencent à manquer après 30 heures d’assauts sans effets. L’archiduc se contente de faire canonner les troupes françaises avec 200 canons.

  • 21h00 : le combat cesse progressivement ne laissant que des masses de tués et de blessés sur le champ de bataille, les survivants étant ramenés, durant toute la nuit, dans l’île de Lobau. C’est durant la fin des combats, que le maréchal LANNES, exténué d’être à cheval, après avoir ramené lentement la division SAINT-HILAIRE vers l’arrière. Il met pied à terre en discutant avec son ami de longue date, le général POUZET, lorsqu’une balle perdue vient lui frapper la tête, le tuant sur le coup. Très ému par cette perte le maréchal s’éloigne en direction de Stadt-Enzersdorfs et va s’asseoir sur le talus d’un fossé en regardant plusieurs soldats soutenant un brancard de fortune sur lequel gît son ami, quand un petit boulet perdu lui fracasse le genou d’une jambe et lui déchire le jarret de l’autre. Transporté à l’ambulance la plus proche par des grenadiers et ses aides de camp, il est amputé d’une jambe par le chirurgien LARREY. L’Empereur averti accours, s’agenouille prés du brancard et discute un moment avec son malheureux ami. Il passa la nuit sur l’île entouré de ses aides de camp et de son domestique.

  • 23h00 : L’Empereur regagne sa tente dans l’île de Lobau et convoque un conseil de guerre avec BERTHIER, MASSENA, BESSIERES et DAVOUT. BERTRAND indique qu’il faudra bien 48 heures pour rétablir le passage sur l’autre rive.

Plus de 75 000 coups de canons ont été tirés. Ces deux journées coûtent 23 000 hommes aux autrichiens et 16 000 aux français, dont un quart des grenadiers et chasseurs de la garde sont hors de combat.​

​​​​ ​. Le 23 mai 1809 : Le matin.

De nombreux blessés sont ramenés vers l’arrière tandis que la garde, les grenadiers d’Oudinot, la grosse cavalerie etc. passent le fleuve. Il pleut, MASSENA traverse le pont en dernier avec son état-major. Derrière lui, les pontonniers et ouvriers démontent le petit pont sous le feu d’un parti autrichien arrivant près de fleuve.

  • 5h00 : Les travaux de démontage du petit pont s’achèvent.

L’Empereur donne des instructions pour faire réparer les ponts et en faire construire 4 autres. Pendant ce temps, les autrichiens évacuent le champ de bataille et se replient sur les hauteurs de Wagram pour attendre de nouveaux renforts. L’Empereur fait venir une barque, afin de ramener le maréchal LANNES, sur la rive droite. L’aide de camp MARBOT y place aussi les aides de camps blessés (Marbot p. 205 T. II). Durant ce temps, un service de bateaux, bien organisé, conduit par des matelots du 44ème de flottille, approvisionne en vivres et en munitions les divisions enfermées dans l’île. On fait transporter sur des charrettes réquisitionnées, un maximum de blessés à Vienne, où des hôpitaux sont créés. D’immenses quantités de matériaux (Poutres, planches, ancres, outils), provenant de Vienne et des villages alentours continuent d’être réunis et transportés pour réparer les ponts, en construire de nouveaux et les garantir par des estacades de pilotis. 100 pièces d’artillerie de gros calibre, prises dans l’arsenal de Vienne, sont conduites à Ebersdorf. Les marins, ouvriers de la marine et d’artillerie, les pontonniers, les artilleurs s’affèrent à la construction ou à la réparation des ponts.

Les autrichiens font croire qu’ils ont gagné cette bataille sur Napoléon et font sonner les cloches des églises. Des paysans allument des feux et fêtent cette « victoire ». A Vienne on annonce la perte de plus de 50 000 français et la prise de l’île de Lobau, voire que Napoléon a été blessé et qu’il est peut-être parmi les morts.

. Le 24 mai 1809 : Vienne :

Un contrôle des effectifs du 44ème de Flottille indique 1178 hommes. Plusieurs détachements sont répartis entre Vienne, Ebersdorf et l’île Lobau.

. Le 24 mai 1809 : Mise en place des ponts.

Les communications avec l’île de Lobau sont enfin rétablies. Le Général BERTRAND et les officiers du Génie, dont le chef de bataillon DESSALES, directeur des équipages de ponts et l’ingénieur de Marine MOREAU, attendent de nouveaux ordres de l’Empereur. 8 ponts sont déjà jetés sur le petit bras du Danube, entre l’île de Lobau et le bourg d’Enzersdorf.

. Le premier pont : D’une construction jusqu’alors inconnue, inventé (dira Marbot) par l’Empereur, est construit dans le bras de l’île Alexandre. Il mesure 180 toises et semble fait d’une seule pièce sur 5 gros bacs. Mais en fait est divisé en quatre sections qu’unissent des charnières, ce qui permet de contourner et de suivre les sinuosités du rivage. Arrivé dans le bras du Danube, un de ses ponts est fixé aux arbres de l’île de Lobau, tandis qu’à l’aide d’un câble, porté par un bateau, on dirige l’autre extrémité vers la rive opposée. Poussé par le courrant, ce pont d’un nouveau genre, tournant sur lui même, fait un à-droite complet, et à l’instant même devient opérationnel. Cette action n’a durée qu’environ 5 minutes. Afin de perpétuer le souvenir de cette merveille de pont militaire, et pour y avoir recours au besoin, le Commandant CHAPUIS (2ème Bataillon de Pontonniers) en fera réaliser une maquette.

Enfoncer des pilots dans le fort courant du 2ème bras qui baigne l’île de Lobau, était le seul problème à résoudre. Une estacade de 800 mètres de pilots armés de sabots de fer enfoncés dans les flots à 15 toises des ponts, allait protéger les ouvrages des corps flottants. Une autre estacade de 380 toises (1200 mètres) fut construite au dessus du grand pont. Quand à la chaîne, récupérée à Vienne, qui ne pesait pas moins de 200 livres/toise de longueur, un projet d’utilisation fut bien évoqué mais resta sans effet. Un officier du génie, le chef de Bataillon FERAUDY, ancien sapeur expert dans la construction des ponts, était surnommé par ses camarades « Le Grand Pontif » pour l’excellence de son travail à la construction des ponts. D’autres travaux sont réalisés par des pontonniers et canonniers sous les ordres du général d’artillerie FOUCHER.

Le capitaine BUZELLE fait jeter un pont de bateaux en 1 heure 30 et le capitaine PAYERIMOFFE, un autre, formé de radeaux, en moins de 2 heures. Le Capitaine LE BUBOIS de MARSILLY, du corps de l’Artillerie de marine, attaché au 1er bataillon d’Ouvriers, sera, après les batailles d’Essling et de Wagram, décoré de la Légion d’Honneur pour avoir fait construire le grand pont d’Ebserdorf, en un temps record. Ce pont de pilotis d’Ebersdorf est construit à environ 20 toises au dessus du pont de bateaux dont il a à peu près la même longueur (170 mètres ou 60 toises). 60 palées forment la base principale de cet édifice, qui sera achevé le 3 juillet suivant. Cependant, il ne peut assurer le passage que d’une seule voiture de front (4,30 m de large). Les 4 autres ponts sont achevés peu de temps après, ce qui permet à l’Empereur de faire passer rapidement les corps de MASSENA, OUDINOT, BERNADOTTE, DAVOUT, MARMONT, l’armée du Prince EUGENE, les réserves d’artillerie, toute la cavalerie et enfin la Garde Impériale.

Afin de protéger l’armée de toutes offensives ennemies, de nombreuses constructions de défenses, redoutes et têtes de ponts sont réalisées durant cette campagne. Le capitaine GANDON du corps de l’Artillerie de marine, mais attaché au 1er bataillon d’Ouvriers est employé aux travaux des redoutes du camp de Spitz, il combattra à Wagram et sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

. Le 25 mai 1809 : Combat de Linz :​​​​​

​​​. Le 26 mai 1809 :

Le vice-roi d’Italie, à la poursuite de l’archiduc JEAN, fait sa jonction, au col du Simmering dans les alpes autrichiennes, avec les troupes de DAVOUT que Napoléon a envoyé en renfort.

. Le 26 mai 1809 : Vienne :

Un contrôle des effectifs du bataillon d’Ouvriers de la Marine indique 533 hommes.

. Le 26 mai 1809 : Ebersdorf.

  • 11H00 du soir : L’Empereur fait envoyer un message à BERTRAND : « L’intention de l’Empereur, Monsieur de général Bertrand, est que vous donniez l’ordre au colonel Baste de mettre sur-le-champ 100 marins commandé par un officier à la disposition du général Friant qui est à Vienne, pour y fouiller les îles. Donnez l’ordre au commandant d’être à six heures du matin, au plus tard, avec ses 100 hommes chez le général Friant pour lui annoncer la destination de ces 100 marins. »

. Le 29 mai 1809 : Correspondance (Extrait)

L’Empereur écrit à BERTRAND et lui signifie : « … Monsieur le général Bertrand, les pontons que j’avais ont été abîmés par le Danube, il faut employer une partie des ouvriers de la marine, à Vienne et à Klosterneuburg, à construire une soixantaine de pontons à peu près comme ceux que nous avions. Nous devons avoir une quarantaine de haquets, il restera donc à s’en procurer vingt. Ces pontons serviront indépendamment des ponts du Danube. Il sera impossible de passer le dernier bras, à moins de quatre ponts débouchant devant l’ennemi. L’un sera formé par les bateaux que le capitaine Baste a ramassés et qui iront par eau ; le second, par ces petits bateaux qui sont au bord du Danube et qu’il faut calfater ; le troisième, par seize pontons qu’il faut que les ouvriers aient fait dans trois ou quatre jours ; le quatrième pourrait être fait en radeaux ou en bateaux venant du côté de l’eau. Le directeur des ponts de Vienne assure qu’il y a plus de cent cinquante bâtiments sous l’eau ; il faut employer une partie des marins à les retirer et à les mettre en état. Je désirerais avoir quelques bateaux armés d’obusiers ou de pièces de 3, et un projet de batterie, qui serait remorquée par ces bateaux, de quatre pièces de 12, avec un épaulement qui mît à l’abri du feu de l’ennemi.… ».

. Le 30 mai 1809 : Ebersdorf :

Au point du jour, Le maréchal LANNES rend son dernier soupir. L’Empereur reste à son chevet durant près d’une heure, en compagnie de BERTHIER. Puis rejoint son P.C. où l’attendent BERTRAND et plusieurs officiers du génie dont ceux de la marine.

Le village de Presbourg est tenu par les autrichiens, L’Empereur ordonne à Davout de réduire ce bastion. L’opération semble présenter beaucoup de difficultés au dire de Lasalle qui a reconnu la position.

. Le 31 mai 1809 :

Sources :

. Œuvres de Napoléon Bonaparte. Paris. CLF PANCKOUCKE EDITEUR, rue des Poitevins, n° 14 1821. Tome ?

. MARBOT Tome II.

. Alain PIGEARD : Les Pontonniers de la Grande Armée. Tradition Magazine N°

. Bulletins de la Grande Armée.

. Les carnets de la Sabretache 1895.

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