Les Bataillons d’Ouvriers Militaires de la Marine 1811-1814
Décret du 2 août 1811
. Le 3 août 1811 :
Le Directeur général de la conscription écrit aux préfets des départements à propos de la formation du contingent à fournir aux bataillons des Ouvriers militaires, sur la réserve de la classe 1811 (Journal militaire 1811/1 p. 286).
. Le 7 août 1811 :
Une nouvelle lettre est adressée aux préfets des départements stipule que le contingent d’Ouvriers marins (sic) devra être composé d’1/8ème de forgerons et de serruriers, d’1/8ème de menuisiers, poulieurs et tonneliers, et 3/4 de charpentiers, calfats ou scieurs de long. Cette proportion devant être rigoureusement observée (Journal militaire 1811/1 p.287)
. Le 8 août 1811 : Correspondance du Ministre au Préfet Mme de Rochefort. (SHM 2E1-64)
Des travaux sont ordonnés dans le port de Boulogne. Le ministre demande qu’il y soit envoyé des ouvriers de toutes les professions. Un Etat de situation indique qu’il y a à Rochefort 625 Ouvriers Charpentiers et 57 Perceurs. Il est ordonné la levée de 260 Charpentiers et 35 Perceurs qui devront partir pour Boulogne. Seront pris les plus jeunes et les plus expérimentés dans leur profession.
Signé DECRES
Le cadre des compagnies apparaît trop étroit pour accueillir les nouvelles recrues, il est décidé de structurer le Corps en 8 bataillons de 4 compagnies chacun, soit 875 hommes, officiers compris. Le Colonel LAIR Pierre, Jacques, Guillaume (Chef des Construction) commande toujours l’ensemble du corps qui se compose comme suit :
1er, 2ème & 3ème Bataillon : De l’Escaut.
Bataillon du Danube (Ex 1er Bat de l’Escaut)
Bataillon de Boulogne.
Bataillon de Cherbourg.
Bataillon de Toulon
Bataillon de Rochefort.
Chaque bataillon comprend désormais un état major composé de :
Il prend à son niveau la gestion des troupes qui en dépendent, mais la composition des compagnies demeure pratiquement identique.
Le cadre de la réunion en bataillon prévu par le décret organique du 15 janvier 1808, uniquement pour les manœuvres, devient permanent dans les ports de Toulon, Cherbourg et Boulogne qui donnent leur nom au bataillon qu’ils abritent.
. Répartition des officiers du Génie Maritime selon l’almanach impérial de 1811 :
ROYOU : « Bel esprit, fait des vers, neveu d’un homme de lettres plus connu par sa parenté avec FRERON. Homme fort amusant ». Mémoire de GRIVEL voir p.)
Compagnies d’Ouvriers Militaires de la Marine
Etat Major à Anvers:
. 1er Bataillon du Danube : Chef de Bataillon NOTAIRE GRANVILLE (CLH)
. 2ème Bataillon du Danube : Chef de Bataillon LEFEBVRE (CLH) :
. 3ème Bataillon : Chef de Bataillon CHAUMONT :
. Le 1er Bataillon de l’Escaut : (Bataillon du Danube ou 1er bataillon de guerre) :
Le 1er des deux bataillons de guerre aux armées reçoit le nom de « Bataillon du Danube » en souvenir de la Campagne d’Autriche faîte en 1809. Il rejoint l’Espagne avec le Colonel BASTE puis, arrivé Cadix est renvoyé à Anvers.
Le Bataillon de Rochefort : (Ex 2ème Bataillon) (Bataillon d’Espagne) ou (8ème Bataillon).
Le 1er octobre 1811 (3E1632 – CC 1530)
Le deuxième Bataillon de guerre, employé alors dans le 1er Corps de l’Armée d’Espagne (SOULT), reçoit par l’article 4 du décret, la dénomination de 8ème Bataillon d’Ouvriers Militaires de la Marine. (Il prendra le nom de Bataillon d’Espagne, en souvenir de la campagne qu’il fait dans la péninsule Ibérique). Il conserve sa dénomination de Bataillon de Rochefort, puisque son dépôt principal se trouve dans ce port.
De retour en France vers la fin 1812, le Bataillon est cantonné, puis réorganisé à Bordeaux le 29 avril 1813. Il part ensuite pour Strasbourg rejoindre l’armée d’Allemagne, pour être employé dans la place Saxonne de Torgau sur l’Elbe. Plusieurs détachements du bataillon sont dispersés entre Wittenberg, Dresde, Glogau etc.
Informations concernant quelques Ouvriers Militaires de la Marine :
. Les Bataillons de l’Escaut :
Les 3 unités qui sont stationnées à Anvers sont respectivement baptisées :
.1er Bataillon de l’Escaut : A la mi février 1812, le bataillon est envoyé dans la place polonaise de Dantzig, puis à Wilna en compagnie du Bataillon du Danube. Le Bataillon est dirigé par l’Ingénieur DENAIX, se déplace toujours avec une vingtaine de caissons remplis d’un double approvisionnement d’outils (agrès, ancres et cordage nécessaires aux travaux de constructions), d’une forge, le tout conduit par une compagnie du Train. Il fait aussi la Campagne de Russie.
. 2ème Bataillon de l’Escaut : Reste à Anvers et Flessingue.
. 3ème Bataillon de l’Escaut : (Effectif incomplet en 1811) Reste à Anvers et Flessingue
. Le Bataillon de Cherbourg : (Effectif incomplet en 1811)
. Le Bataillon de Boulogne : (Effectif incomplet en 1811)
. Le Bataillon de Toulon :
(AN GG1 39. décret du 2 août 1811)
Informations sur l’année 1811 :
Chaque bataillon recueille des éléments des anciennes compagnies pour constituer un noyau d’ouvriers expérimentés susceptibles de former des conscrits, mais les bataillons de Cherbourg et de Boulogne, ainsi que le 3ème de l’Escaut ont à peine 20% d’hommes chevronnés. Beaucoup des 900 conscrits maritimes n’ont pas encore les professions requises. En préparation de la campagne de Russie, l’Empereur fait d’énormes préparatifs en particuliers sur les transports, les munitions et les équipages de ponts.
Extraits de différents courriers à compter de décembre 1811 :
. Lettre n° 18326 : Paris le 14 décembre 1811 :
Adressée au général CLARKE, duc de Feltre, ministre de la guerre à Paris.
« Le matériel du génie de la Grande Armée se compose de la 1ère Cie du train actuellement à Hambourg, de la 5ème Cie qui est à Metz et de la 6ème Cie qui est à Bayonne, soit 4 à 500 hommes, 150 voitures et 7 à 800 chevaux. Il se compose également des caissons attachés aux différentes compagnies de sapeurs et mineurs (une cinquantaine de voitures). Le tout représentant au moins 200 voitures pour le matériel du génie. Les 3 Cies ont 3 caissons de mineurs, 3 voitures de pétards, 3 sonnettes, 3 nacelles et 21 voitures chargées de cordages, d’ancres, de clameaux (cinquenelles et agrès pour les ponts) et autres objets nécessaires à la réparation des ponts. A cela s’ajoute 21000 outils attelés. »
Le bataillon d’ouvriers de la marine* compte 6 caissons d’outils d’arts et 4 voitures portant deux grandes sonnettes. L’empereur demande qu’il soit fait un inventaire des matériels de l’Armée d’Allemagne dont celui qui se trouve à Dantzig (outils de pionniers etc.) auxquels on ajouterait un approvisionnement de pilots garnis en fer pour construire des ponts sur pilotis sur la Vistule ou sur le Niémen. Une partie du transport se fait par eau et d’une manière extrêmement facile dans tout le pays.
Bataillon d’Ouvriers du Danube et 1er de l’Escaut.
. Lettre n°18388 : Paris le 29 décembre 1811 :
Adressée au Vice amiral, comte DECRES, Ministre de la Marine à Paris.
L’Empereur à besoin de 300 voitures à quatre roues (fourgons) pour le transport militaire. Il les voudrait pour le 30 février. Les ateliers de la terre de Sampigny sont garnis de voitures d’anciens modèles et ne peuvent construire que 50 voitures du nouveau modèle par mois. Il est contraint d’avoir recours aux ateliers de différentes villes. Il demande à DECRES de faire fabriquer, d’ici à février, 2 à 300 voitures par les ouvriers de l’arsenal d’Anvers. Ces voitures ressemblent à ce que les artilleurs appellent des « Prolonges ». Les amas de bois, l’abondance de fer et la grande quantité d’ouvriers à Anvers devraient pouvoir fournir au moins 300 voitures. Il souhaite que l’arsenal de Venise en fabrique 100 autres.